Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/26

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occupait notre belle, elle agitait ses reins et m’embrassait avec un transport qui m’éveilla tout à coup. Valbouillant ouvrit aussi les yeux.

— C’est, dit-il, à mon tour de lui faire la seconde expérience socratique.

— D’accord, répondis-je, mais si vous m’en croyez, nous pouvons doubler pour elle la volupté.

— Comment ?

— Je vais me coucher sur le dos et l’établir sur moi tout physiquement, et vous vous installerez ensuite dans la voie étroite.

Tous deux applaudirent à mon idée, et nous nous mîmes sans délai à la réaliser. Je mis un coussin sous mes reins pour les élever davantage, mon héroïne se mit à cheval sur moi, enfonçant mon poignard dans sa blessure et collant sa poitrine sur la mienne, de façon qu’elle offrait dans la position la plus avantageuse le revers à son second athlète. Il ne tarda pas à battre la muraille avec son bélier, qui bientôt s’y fit jour. Enivrée de plaisir, elle me mordait, me pinçait, me baisait, m’inondait et par-dessus m’étouffait : quelque volupté que j’éprouvasse, je commençais à me repentir de mon invention, quand par bonheur Valbouillant, dont le frottement de nos chevilles ouvrières sur la mince membrane qui nous séparait accélérait le triomphe, arrosa l’intérieur de l’arrière-temple, et me débarrassa de son poids ; alors je redoublai mes mouvements, et, dardant le nectar dans le plus profond de l’antre de la volupté, l’âme de ma belle et la mienne se confondirent quelques moments. Elle