Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/29

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— Cela serait drôle, et comment cela ?

— En le plaçant dans l’ouverture de la chocolatière.

— Elle est chez madame, au coin du feu, je vais vous la chercher.

— Ne te donnes pas tant de peines, tu portes toujours avec toi celle qu’il me faut.

Je lui fis sentir par l’attouchement d’un doigt caressant quel était le meuble qu’il me fallait.

— Comme vous me chatouillez !…

— Comment ? Quoi donc ?… Ils sont faits l’un pour l’autre, et c’est de leur union que naîtra pour nous le plus grand des plaisirs.

— Ah ! comme votre doigt seulement m’en donne, ah ! que cela est drôle ! Et vous dites que ce que je tiens là m’en donnerait davantage.

— Je t’en réponds, cela ne se ressemble pas.

— Que je le baise donc ?

Et la pauvre ingénue se mit à me le couvrir de baisers pendant que mon doigt, continuant son office obligeant, la conduisit à la dernière période de la volupté.

— Ah !… ah !… quelle ivresse, s’écriait-elle, en roulant les yeux et agitant les reins. Je n’en puis plus… Je meurs, ah !… ah !… je suis toute mouillée.

Je contemplais avec délices les effets du plaisir sur sa mine innocente et candide ; j’allais essayer de lui donner des plaisirs plus solides, quand du bruit que j’entendis dans le corridor me fit lâcher prise et remettre à un autre temps la leçon de cette charmante écolière.