Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/34

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— Quelle enfant, continua la maîtresse, faut-il encore que je vous donne l’exemple ? J’y consens.

Et elle leva ses jupes et nous fit voir la toison la plus brune, la mieux frisée qu’on pût voir. Alors, imitateur fidèle, j’exposai à la vue le duvet naissant qui ombrageait le portique du plus joli temple que l’amour eût jamais formé ; Mme Valbouillant y porta le doigt, et son chatouillement y eut bientôt causé les douces oscillations qui conduisent à la volupté.

— Le moment du besoin est arrivé, et pour y pourvoir, c’est, ma chère enfant, de l’abbé que j’ai fait choix. Allons, Hic et Hec, conduisez-la sur ma chaise longue et donnez-lui tous les secours qui dépendront de vous.

Valbouillant et moi brûlions de désirs à la vue de tant de charmes ; la petite n’était pas plus calme, mais la présence de sa marraine et de Valbouillant la couvrait de confusion. Mme Valbouillant, pour tirer parti de la circonstance, prenant son mari par ce qui se révoltait en lui :

— Montrons à cette enfant, dit-elle, comment il faut qu’elle fasse.

Et, par cet exemple, elle détermina bientôt l’innocente, que je plaçai dans l’attitude convenable au sacrifice.

— Ah ! mon cher abbé, me dit-elle en se plaçant comme je voulais sur la chaise longue, qui m’eût dit ce matin que, sans risquer d’être grondée, je pourrais vous abandonner ce que vous chatouillez si joliment et toucher ce qui,