Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/76

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— Exactement de même.

— Fort bien. Mon frère, dit-elle à l’évêque qui nous suivait avec sa fille, que je ne vous empêche pas de vous promener, je me sens un peu fatiguée, je vais me reposer sur ce gazon ; le prince Hic et Hec achèvera de m’instruire des coutumes de l’Inde, vous nous retrouverez ici ou au salon.

— Soit, dit l’homme de Dieu s’éloignant, en souriant, avec sa nièce.

— Reprenons notre leçon indienne, dit la signora. N’est-ce pas comme cela ? dit-elle en baisant son doigt gauche.

— Oui, si j’ai le bonheur de vous plaire.

— Ne faut-il pas mettre la main sur mon cœur ?

— Oui, si vous voulez que j’ose beaucoup.

— Voyons.

Et elle fait le signe encourageant, en se couchant sur le gazon : je m’y précipite avec elle, mes mains actives éloignent tous les obstacles, et bientôt nous ne faisons qu’un.

— Vive la méthode indienne, comme elle abrège les formalités !

Et me serrant, me pinçant, me mordant, elle arrive à la période désirée, et se pâme en bénissant Brahmâ, Vichnou et tous les dieux de l’Inde ; bientôt revenue à elle :

— L’abbé, me dit-elle en me serrant contre son sein, cher abbé ! comment les femmes dans l’Inde prouvent-elles qu’elles sont satisfaites ? — En recevant avec transport un nouvel hommage.

— Presque sans se reposer !… Ah ! je retourne