Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/96

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Laure d’en subir l’épreuve. La chanoinesse le désirait, mais l’idée que la gentille Babet était simple et roturière la faisait hésiter.

— Belle délicatesse, dit le prélat ; si Babet n’est pas d’une naissance illustre, elle est anoblie par ses alliances, elle peut embellir son blason de mes armoiries, de celles du prince Hic et Hec, et de Valbouillant.

Laure se résigna. Me collant sur le dos de Babet, je lui rendis le même office naturellement ; ma bouche faisait un suçon sur l’épaule de Babet, pendant que ma main gauche prenait les reins de la belle Laure, et que ma main droite, glissée entre les deux nymphes, en palpait voluptueusement les contours élastiques. Cependant la signora s’insinua le second supplément pendant que Valbouillant s’avançait dans ses bonnes grâces par la route détournée : pour l’évêque, d’une langue caressante, il cherchait le nectar de la volupté dans la grotte étroite et complaisante de Valbouillant, qui de son côté couvrait de baisers le bâton augural du pontife.

Les belles firent tour à tour l’épreuve des bienfaisants simulacres, et l’immense cafetière était presque épuisée, quand notre ingénieux prélat voulut faire un nouvel essai ; il prit le plus gros des suppléments et s’en ceignit à rebours, de sorte qu’il avait l’air de sortir du bas des reins, comme la queue d’un cheval, coupée à l’anglaise, puis il se plaça debout entre deux lits d’une hauteur suffisante, séparés par une ruelle étroite, et plaçant sa nièce sur l’un et sa sœur sur l’autre, et de manière que leurs jambes portaient sur un lit et leur corps sur l’autre, il établit le naturel