Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/99

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— Retirons-nous, dit Valbouillant, ce sont des affaires de famille, ne les troublons point ; allons au salon, nos belles amies nous rejoindront quand elles voudront de nous.

— Y consentez-vous ? nous dit alors l’évêque.

— Assurément, dîmes-nous à l’unisson ; mais comme c’est une assemblée de parents, monseigneur en devrait être.

— Non, dit Laure vivement, nous vous rejoindrons tout de suite.

— À votre aise, reprit l’évêque en souriant, nous avons de quoi nous occuper sans vous, et allons faire préparer le déjeuner.

Nous descendîmes, la mère et la fille restèrent dans leur appartement, et l’ardente Laure menant la maman sur le lit qu’elle venait de quitter, s’y précipita dans ses bras. Rien, ni jupes, ni corset ne s’opposa à leur fureur érotique.

— Quelles superbes formes, s’écriait la chanoinesse, en couvrant sa mère de baisers enflammés.

— Quelle fraîcheur, quelle fermeté, disait la maman caressant les charmes les plus secrets de Laure ; et leurs jambes de s’enlacer, leurs seins de se presser, leurs lèvres de s’entr’ouvrir et leurs langues de s’unir ; leurs yeux se ferment, leurs mains s’égarent, leurs sens s’allument, leurs lèvres humides exhalent de tendres soupirs, leurs reins s’agitent convulsivement, leurs cons agités sont inondés de volupté.

— Ah ! ma Vénus, ah ! mon Hébé, s’écrièrent-elles ensemble, en se serrant amoureusement. Ah ! dieux !…

Et la parole leur manque… Ô Sapho ! ô