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à l’Agriculture.

aussi promptement que la haute Noblesse, Deception sur l’ancien état de la Monarchie. fait place à tous les potirons que la faveur, l’intrigue, la rapine & l’industrie élevent de toutes parts, ont établi un préjugé contre l’ancienne constitution de la Monarchie ; & cette opinion, de malice chez eux, l’est devenue d’ignorance dans tout le reste de la nation, & même parmi ceux qui y ont le plus perdu. Le peuple, disent-ils, avoit autrefois mille tyrans au-lieu d’un Maître. Si l’on entend par cet autrefois les temps du Roi Robert & de quelques-uns de ses successeurs, la chose ne peut être disputée, l’anarchie étoit générale, ainsi que la férocité ; mais ces temps de convulsion pour le corps politique ne sont point ceux que nos docteurs ont en vuë ; il nous en reste trop peu de traces, & les malheurs d’un tel renversement de toute société sont trop reconnus pour qu’il soit nécessaire de les citer. Les siécles écoulés depuis S. Louis jusqu’à nos guerres de religion sont plus débrouillés ;