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pour l’Agriculture.

maison de ses pères en une manufacture de soie, où cette denrée lui coûte le triple de ce qu’elle vaut, attendu l’éloignement des cantons où cette sorte d’industrie est en vogue, & cela, pour faire vivre les pauvres gens, & les accoutumer peu-à-peu à ce genre de commerce. Il a fait planter un nombre considérable de mûriers, tant sur le champ d’autrui que sur le sien. Il fait lever des plans & terriers généraux de tout le canton, pour que chacun puisse à l’avenir trouver dans le répertoire public ses confronts, & la contenance de son domaine ; Il fait enfin des biens infinis, tandis que ses propres affaires prosperent en un siècle, où par bons moyens tout le possible est de se maintenir. Si je disois son nom, qui ne fut jamais assurément en trois lettres : ah ! me diroit-on : c’est un fort honnête homme, fort juste & qui a le sens fort droit, mais d’ailleurs un esprit uni. Que Dieu veuille m’en accorder un semblable, à moi & à mes enfans jusqu’à