Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/302

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loit dérober. Inquiet, allarmé, je preſſai, je conjurai enfin dans ces momens, où tout entier l’un à l’autre, on ne ſe refuſe rien ; je renouvelai mes efforts, alors avec cette émotion, cet accent que la vérité ſeule devroit connoître… O mon ami ! me dit-elle ; cher amant ! je vais navrer ton cœur, mais j’exige ta parole ; cette parole ſacrée que tu contiendras une trop juſte fureur. (Je promets ce qu’elle me demande.)… Tu croyois le comte ton ami ? il n’eſt qu’un traître ! — Un traître, lui ? Bien. — — Oui, un traître bien lâche, & il a voulu me rendre ſa complice. Il m’a fait l’aveu de ſon indigne amour ; j’ai eſſayé de le ramener à l’honneur, à l’amitié ; j’ai employé la douceur, les prieres, les