Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/318

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gues infortunes que n’adoucira jamais notre tendreſſe… — Euphroſie m’interrompt par ſes ſanglots ; mais le torrent de larmes qu’elle répand dans mes bras, paroît ſoulager ſon cœur… O mon Euphroſie ! lui dis-je alors, quitte, quitte ces funeſtes penſées : rappelle ton courage, conſerve-toi pour l’amour ; ne m’as-tu pas dit mille fois que tu ne vivrois que pour moi ?… Elle me promit d’être plus tranquille. Je crois qu’elle le devint en effet.

Peu de jours après, des ordres de la cour me forcerent à me rendre en Bretagne. Mon voyage devoit être court ; mais Euphroſie avançoit dans ſa groſſeſſe. Que d’inquiétudes j’allois lui donner, & combien j’en reſſentois !… Des