Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/182

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Biron

Jamais ?

Thérèse, la voix mouillée.

Jamais… (Un soupir.) Ou enfin, jusqu’à ce que je sois guérie… (Un sanglot.) tout à fait.

Biron, se levant.

Ça n’a pas le sens commun… (Remontant.) Ça n’a pas le sens commun… Mais c’est le meilleur moyen de ne jamais guérir… (Redescendant.) Ça ne fait rien… J’admets toutes vos belle phrases, ah !… (Les bras croisés). Pratiquement… dites-moi ce que vous allez faire ?…

Il s’assied.
Thérèse, embarrassée.

Je partirai… Dès que le baron pourra… nous partirons.

Biron

Partir ?… Où ?

Thérèse, s’exaltant de nouveau à mesure.

Il faut bien à présent que nous changions notre vie… que nous refassions notre vie… Je ne quitterai pas mon mari… je ne l’abandonnerai pas…

Biron

Bah !… Et puis ?

Thérèse

Il travaillera… Je serai près de lui… pour lui donner du courage… J’ai eu de graves torts envers lui… il faut que je les répare… Vous ne savez pas comme il est capable de générosité… (Souriant.) Ce grand homme, c’est un enfant !