Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(Ôtant la main de Thérèse de sur sa bouche.) Mettons un petit niais… ah ! mais très gentil !… Et vous voulez le désespérer ?

Thérèse

Est-ce ma faute !

Biron

Et à qui ?… qui vous force à le torturer… à vous torturer… et moi ?

Thérèse, étonnée.

Vous ?

Biron

Mais, naturellement, moi !… Ah ! je n’ai pas l’air de compter beaucoup…

Thérèse

Vous savez que je vous aime bien…

Biron

Alors, pourquoi vous priver de moi, aussi ? me chasser ?

Thérèse

Je ne vous chasse pas…

Biron, caressant les mains, les bras de Thérèse.

C’est tout comme… Et vous aurez encore si souvent besoin de moi… C’est à moi que vous reviendrez faire vos confidences, confesser vos peines… Quand vous pleurerez, c’est moi encore qui vous consolerai… Non ?… On dirait que cela ne vous est jamais arrivé…

Thérèse

Comme vous m’aimez !

Biron

Vous ne savez pas !… Et puis, j’inventerai, de nou-