Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/184

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moyen de vous rejoindre ? Ah ! aussi facilement qu’il trouvera le moyen de vous abandonner ?

Thérèse

Armand !

Biron

Et avant qu’il soit longtemps…

Thérèse, passionnée.

Il y a des hommes qui aiment une seule femme toute leur vie.

Biron

Tenez… tenez… Et vous parlez de renoncer à lui ? (Un temps.) Est-ce que je vous demande, moi, de renoncer à lui ?… Est-ce que je vous demande un sacrifice, moi ?… Si vous avez tout oublié, moi, je me rappelle… Il vous faut la joie, toute la joie… une vie où vous puissiez « faire fête à tous vos caprices », comme vous disiez… (Thérèse sourit.) Ah ! enfin, vous souriez… (Changeant de ton.) Ce n’est qu’une crise, votre crise… mais oui !… Elle passera… Demain, vous redeviendrez la femme délicieuse qui osait dire qu’il n’y a pas d’ivresse méprisable…

Thérèse, comme à elle-même.

J’ai été cette femme-là ?

Biron

Vous l’êtes toujours… et c’est moi qui vous sauve de vous-même… (Un temps.) Après tout, il est gentil, ce gamin…

Thérèse, attendrie.

Il est tellement gentil !…

Biron

Mais naturellement… naturellement… C’est un petit…