Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/65

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Ainsi donc, cet enthousiasme que tu as jeté dans nos cœurs, ces inspirations sublimes avec lesquelles tu échauffais nos âmes, ces chants merveilleux que nous écoutions comme un écho du ciel, tout cela tu le dédaignes, tu le foules aux pieds, tu ris de notre admiration naïve ! La poésie pour toi n’était pas un sacerdoce, un culte ; c’était un passe-temps, une distraction, une manière d’occuper tes loisirs ; elle te marquait le pas, elle te donnait la cadence pour mieux avancer sur la route politique ?

Profanation !

Le jour où tu as traité ta Muse avec cette légèreté coupable, elle s’est envolée pour ne plus revenir.

Tu as souffleté sur les deux joues cette