Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/73

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Il lui en donna cinquante.

Aussitôt notre bohème d’acheter souliers vernis, chapeau lustré, gants beurre frais, manchettes fines, et point de chemise. Il déjeune au café de Paris, dîne chez Véfour, fume les plus délicieux cigares et se permet, pendant toute une semaine, un existence parfumée de joie et d’amour.

Arsène Houssaye, qui était au courant de l’anecdote, le vit passer dans une calèche à deux chevaux, et s’écria :

— Voilà les mille francs de Lamartine qui sont bien heureux !

Ces générosités folles et imprévoyantes réduisirent plus d’une fois notre poëte aux expédients. Son coffre une fois à sec, il était