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H. MOISSAN.

trolyse du fluorure d’arsenic. L’acide fluorhydrique étant formé de deux corps gazeux, l’hydrogène et le fluor, il fallait les séparer au moment même de leur production. Nous avons alors employé un tube en U, en platine, dont chaque branche était fermée par un bouchon de liège enduit de paraffine. Ces deux bouchons portaient, suivant leur axe, une tige de platine qui amenait le courant et qui s’arrêtait à environ 0cm,5 de la partie arrondie du tube en U. Sur chaque branche et au-dessous du bouchon était soudé un petit tube abducteur en platine, qui devait permettre aux gaz produits de se dégager. Enfin, comme l’acide fluorhydrique anhydre bout à 19°,4 et qu’il était très important de faire passer le courant dans un liquide dont la température fût aussi éloignée que possible de son point d’ébullition, l’appareil était plongé dans un bain de chlorure de méthyle. On sait que cet éther se maintient en ébullition tranquille à -23° et qu’en activant son opération par un courant d’air sec, on peut l’amener avec facilité à -50°. Dans ces conditions, la différence de température entre +19°,5 et -50° est telle, que l’on peut tenter l’électrolyse sans craindre de noyer le gaz produit dans un grand excès de vapeurs d’acide fluorhydrique.

De plus, si le fluor est un élément possédant de grandes affinités chimiques, il est naturel de chercher à les atténuer autant que possible par une notable diminution de température.

Lorsque l’acide fluorhydrique (et nous verrons plus loin quels soins demande sa préparation) renferme une petite quantité d’eau, soit par manque de soin, soit qu’on l’ait ajouté avec intention, il se dégage tout d’abord, au pôle positif, de l’ozone qui n’exerce aucune action sur le silicium cristallisé. Au fur et à mesure que l’eau contenue dans l’acide est ainsi décomposée, on remarque, grâce à un ampère-mètre placé dans le circuit, que la conducti-