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H. MOISSAN.

ne se trouverait-on pas en présence d’un perfluorure d’hydrogène. On peut démontrer que le gaz obtenu dans nos expériences n’est pas une combinaison d’hydrogène et de fluor de la façon suivante : admettons pour un instant que, sous l’action du courant, l’acide fluorhydrique se dédouble en hydrogène et en fluor

HFl = H + Fl.
4 vol. 2 vol. 2 vol.

Si nous recueillons dans de l’eau le gaz produit à chaque pôle, nous pourrons mesurer l’hydrogène formé au pôle négatif. Nous n’obtiendrons pas le gaz actif au pôle positif ; mais, comme nous l’avons vu précédemment, l’eau sera décomposée et il se dégagera de l’oxygène. Or, la décomposition sera différente suivant que nous ferons agir sur l’eau le fluor ou un perfluorure de formule HFl2 par exemple.

Dans le cas du fluor, nous aurions

Fl + HO = HFl + O.
2 vol. 2 vol. 4 vol. 2 vol.

Dans l’hypothèse d’un perfluorure,

HFl2 + HO = 2 HFl + O.
4 vol. 2 vol. 8 vol. 2 vol.

Le volume d’oxygène mis en liberté doit être le même dans les deux réactions, mais la quantité d’acide fluorhydrique produite est double dans la seconde, de telle sorte que si nous pouvions titrer cet acide fluorhydrique qui se dissout dans l’eau, au moment de la décomposition de ce liquide, la proportion varierait du simple au double, suivant que nous serions en présence du fluor ou d’un bifluorure d’hydrogène.

Cette expérience était assez délicate à réaliser. Nous avons vu plus haut, à propos de la décomposition de l’eau