Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/120

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Don Juan

C’est une brave femme.

Monsieur Dimanche

Elle est votre servante, monsieur. Je venais…

Don Juan

Et votre petite fille Claudine, comment se porte-t-elle ?

Monsieur Dimanche

Le mieux du monde.

Don Juan

La jolie petite fille que c’est ! je l’aime de tout mon cœur.

Monsieur Dimanche

C’est trop d’honneur que vous lui faites, monsieur. Je vous…

Don Juan

Et le petit Colin, fait-il toujours bien du bruit avec son tambour ?

Monsieur Dimanche

Toujours de même, monsieur. Je…

Don Juan

Et votre petit chien Brusquet, gronde-t-il toujours aussi fort, et mord-il toujours bien aux jambes les gens qui vont chez vous ?

Monsieur Dimanche

Plus que jamais, monsieur, et nous ne saurions en chevir[1].

Don Juan

Ne vous étonnez pas si je m’informe des nouvelles de toute la famille ; car j’y prends beaucoup d’intérêt.

Monsieur Dimanche

Nous vous sommes, monsieur, infiniment obligés. Je…

Don Juan, lui tendant la main.

Touchez donc là, monsieur Dimanche. Êtes-vous bien de mes amis ?

Monsieur Dimanche

Monsieur, je suis votre serviteur.

Don Juan

Parbleu ! je suis à vous de tout mon cœur.

Monsieur Dimanche

Vous m’honorez trop. Je…

  1. La racine de ce vieux mot est chef, que l’on prononçait ché, comme clef se prononce clé ; ainsi chevir de…, c’est être chef ou maître de…
    (F. Génin.)