côté gauche où est le foie, au côté droit où est le cœur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin armyan, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grec nasmus, par le moyen de la veine cave, que nous appelons en hébreu cubile, rencontre en son chemin lesdites vapeurs qui remplissent les ventricules de l’omoplate ; et parceque lesdites vapeurs… comprenez bien ce raisonnement, je vous prie ; et parceque lesdites vapeurs ont certaine malignité… écoutez bien ceci, je vous conjure.
Oui.
Ont une certaine malignité qui est causée… soyez attentifs, s’il vous plaît.
Je le suis.
Qui est causée par l’âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs… Ossabandus, nequeis, nequer, polarinum, quipsa milus[1]. Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette.
Ah ! que ça est bian dit, notre homme !
Que n’ai-je la langue aussi bian pendue !
On ne peut pas mieux raisonner, sans doute. Il n’y a qu’une seule chose qui m’a choquée : c’est l’endroit du foie et du cœur. Il me semble que vous les placez autrement qu’ils ne sont ; que le cœur est du côté gauche, et le foie du côté droit.
Oui ; cela étoit autrefois ainsi : mais nous avons changé tout cela, et nous faisons maintenant la médecine d’une méthode toute nouvelle.
C’est ce que je ne savois pas, et je vous demande pardon de mon ignorance.
- ↑ Il n’est pas besoin de remarquer que ossabandus et les mots qui suivent, ainsi qu’armyan et nasmus, qui se trouvent plus haut, n’appartiennent à aucune langue.