Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/520

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}} Il ne m’importe guère :
Tant pis pour toi.

Cléanthis
Tant pis pour toi. Là, là, reviens.

Sosie
Non, morbleu ! Je n’en ferai rien,
Et je veux être, à mon tour, en colère.

Cléanthis
Va, va, traître, laisse-moi faire :
On se lasse parfois d’être femme de bien.
ACTE III
Scène première

Amphitryon
Oui, sans doute le sort tout exprès me le cache,
Et des tours que je fais à la fin je suis las.
Il n’est point de destin plus cruel, que je sache :
Je ne saurais trouver, portant partout mes pas,
Celui qu’à chercher je m’attache,
Et je trouve tous ceux que je ne cherche pas.
Mille fâcheux cruels, qui ne pensent pas l’être,
De nos faits avec moi, sans beaucoup me connaître,
Viennent se réjouir, pour me faire enrager.
Dans l’embarras cruel du souci qui me blesse,
De leurs embrassements et de leur allégresse
Sur mon inquiétude ils viennent tous charger.
En vain à passer je m’apprête,
Pour fuir leurs persécutions,
Leur tuante amitié de tous côtés m’arrête ;
Et t