Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/542

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LES FEMMES SAVANTES.

Chrysale.
Oui.

Ariste.
oui. Quel est le succès ? Aurons-nous Henriette ?
A-t-elle consenti ? l’affaire est-elle faite ?

Chrysale.
Pas tout à fait encor.

Ariste.
Pas tout à fait encor. Refuse-t-elle ?

Chrysale.
Pas tout à fait encor. Refuse-t-elle ? Non.

Ariste.
Est-ce qu’elle balance ?

Chrysale.
Est-ce qu’elle balance ? En aucune façon.

Ariste.
Quoi donc ?

Chrysale.
Quoi donc ? C’est que pour gendre elle m’offre un autre homme.

Ariste.
Un autre homme pour gendre ?

Chrysale.
Un autre homme pour gendre ? Un autre.

Ariste.
Un autre homme pour gendre ? Un autre. Qui se nomme ?

Chrysale.
Monsieur Trissotin.

Ariste.
Monsieur Trissotin. Quoi ? ce Monsieur Trissotin… ?

Chrysale.
Oui, qui parle toujours de vers et de latin.

Ariste.
Vous l’avez accepté ?

Chrysale.
Vous l’avez accepté ? Moi, point : à Dieu ne plaise !

Ariste.
Qu’avez-vous répondu ?

Chrysale.
Qu’avez-vous répondu ? Rien ; et je suis bien aise
De n’avoir point parlé, pour ne m’engager pas.