Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/576

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LES FEMMES SAVANTES.

Clitandre.
Je le souhaite ainsi. J’en suis persuadé ;
Et que de votre appui je serai secondé.

Armande.
Oui ; je vais vous servir de toute ma puissance.

Clitandre.
Et ce service est sûr de ma reconnoissance.


Scène VII.

Chrysale, Ariste, Henriette, Clitandre.


Clitandre.
Sans votre appui, monsieur, je serai malheureux ;
Madame votre femme a rejeté mes vœux,
Et son cœur prévenu, veut Trissotin pour gendre.

Chrysale.
Mais quelle fantaisie a-t-elle donc pu prendre ?
Pourquoi diantre vouloir ce monsieur Trissotin ?

Ariste.
C’est par l’honneur qu’il a de rimer à latin,
Qu’il a sur son rival emporté l’avantage.

Clitandre.
Elle veut dès ce soir faire ce mariage.

Chrysale.
Dès ce soir ?

Clitandre.
Dès ce soir ? Dès ce soir.

Chrysale.
Dès ce soir ? Dès ce soir. Et dès ce soir je veux,
Pour la contrecarrer, vous marier tous deux.

Clitandre.
Pour dresser le contrat, elle envoie au notaire.

Chrysale.
Et je vais le quérir pour celui qu’il doit faire.

Clitandre, montrant Henriette.
Et madame doit être instruite par sa sœur,
De l’hymen où l’on veut qu’elle apprête son cœur.

Chrysale.
Et moi je lui commande, avec pleine puissance,
De préparer sa main à cette autre alliance.
Ah ! je leur ferai voir, si pour donner la loi,