pour mon maître : il a quelque droit de me battre ; mais, pour ce monsieur l’intendant, je m’en vengerai si je le puis.
Scène VII
Savez-vous, maître Jacques, si votre maître est au logis ?
Oui, vraiment il y est ; je ne le sais que trop.
Dites-lui, je vous prie, que nous sommes ici.
Ah ! nous voilà pas mal !
Scène VII.
Mariane Ah ! que je suis, Frosine, dans un étrange état, et, s’il faut dire ce que je sens, que j’appréhende cette vue !
Mais pourquoi, et quelle est votre inquiétude ?
Hélas ! me le demandez-vous ? Et ne vous figurez-vous point les alarmes d’une personne toute prête à voir le supplice où l’on veut l’attacher ?
Je vois bien que, pour mourir agréablement, Harpagon n’est pas le supplice que vous voudriez embrasser ; et je connais, à votre mine, que le jeune blondin dont vous m’avez parlé vous revient un peu dans l’esprit.
Oui. C’est une chose, Frosine, dont je ne veux pas me défendre ; et les visites respectueuses qu’il a rendues chez nous ont fait, je vous l’avoue, quelque effet dans mon âme.
Mais avez-vous su quel il est ?
Non, je ne sais point quel il est. Mais je sais qu’il est fait d’un air à se faire aimer ; que, si l’on pouvait mettre les choses à mon choix, je le prendrois plutôt qu’un autre ; et qu’il ne contribue pas peu à me faire trouver un tourment effroyable dans l’époux qu’on veut me donner.