Page:Molière - Œuvres complètes, Garnier, 1904, tome 02.djvu/29

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Voilà un écho qui est bouffon !

Scène 2

Un ours, Moron.

Moron
Ah ! Monsieur l’ours, je suis votre serviteur de tout mon cœur : de grâce épargnez-moi ? Je vous assure que je ne vaux rien du tout à manger, je n’ai que la peau et les os, et je vois de certaines gens là-bas qui seraient bien mieux votre affaire. Eh ! eh ! eh ! Monseigneur, tout doux s’il vous plaît. Là, là, là, là. Ah ! Monseigneur que votre altesse est jolie et bien faite ; elle a tout à fait l’air galant et la taille la plus mignonne du monde. Ah beau poil, belle tête ! beaux yeux brillants et bien fendus ! ah beau petit nez ! belle petite bouche, petites quenottes jolies ! Ah belle gorge ! belles petites menottes ! petits ongles bien faits ! À l’aide, au secours, je suis mort, miséricorde, Pauvre Moron, ah, mon Dieu ! Et vite, à moi, je suis perdu ! (Les chasseurs paraissent.) Eh, Messieurs ayez pitié de moi ? bon Messieurs tuez-moi ce vilain animal-là. Ô Ciel ! daigne les assister. Bon le voilà qui fuit, le voilà qui s’arrête et qui se jette sur eux. Bon en voilà un qui vient de lui donner un coup dans la gueule. Les voilà tous à l’entour de lui. Courage, ferme, allons, mes amis. Bon, poussez fort, encore, ah ! le voilà qui est à terre, c’en est