Page:Molière - Œuvres complètes, Garnier, 1904, tome 02.djvu/37

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Veux-tu me…

Philis
Laisse-moi aller ?

Moron
Eh bien, oui, demeure, je ne dirai mot.

Philis
Prends-y bien garde au moins ; car à la moindre parole je prends la fuite.

Moron. Il fait une scène de gestes.
Soit. Ah ! Philis… Eh… Elle s’enfuit, et je ne saurais l’attraper. Voilà ce que c’est, si je savais chanter j’en ferais bien mieux mes affaires. La plupart des femmes aujourd’hui se laissent prendre par les oreilles : elles sont cause que tout le monde se mêle de musique, et l’on ne réussit auprès d’elles, que par les petites chansons, et les petits vers qu’on leur fait entendre. Il faut que j’apprenne à chanter pour faire comme les autres. Bon voici justement mon homme.


Scène 2

Satyre, Moron.

Satyre
La, la, la.

Moron
Ah ! Satyre mon ami, tu sais bien ce que tu m’as promis, il y a longtemps, apprends-moi à chanter, je te prie ?

Satyre
Je le veux ; mais auparavant écoute une chanson que je viens de faire.

Moron
Il est si accoutumé à chanter qu’il ne saurait parler d’autre façon. Allons chante, j’écoute.

Satyre
Je portais…

Moron
Une chanson, dis-tu ?

Satyre
Je port…

Moron