Page:Molière - Œuvres complètes, Garnier, 1904, tome 02.djvu/36

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DEUXIEME INTERMÈDE

Scène première

Moron, Philis.

Moron
Philis, demeure ici.

Philis
Non laisse-moi suivre les autres.

Moron
Ah ! cruelle si c’était Tircis qui t’en priât, tu demeurerais bien vite.

Philis
Cela se pourrait faire, et je demeure d’accord que je trouve bien mieux mon compte avec l’un qu’avec l’autre ; car il me divertit avec sa voix, et toi tu m’étourdis de ton caquet. Lorsque tu chanteras aussi bien que lui, je te promets de t’écouter.

Moron
Eh ! demeure un peu ?

Philis
Je ne saurais.

Moron
De grâce ?

Philis
Point, te dis-je.

Moron
Je ne te laisserai point aller.

Philis
Ah ! que de façons ?

Moron
Je ne demande qu’un moment à être avec toi.

Philis
Eh bien ! oui, j’y demeurerai, pourvu que tu me promettes une chose ?

Moron
Et quelle ?

Philis
De ne me point parler du tout.

Moron
Eh ! Philis ?

Philis
À moins que de cela je ne demeurerai point avec toi.

Moron