Page:Molière - Œuvres complètes, Garnier, 1904, tome 02.djvu/57

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de mourir pour vous en venger : vous n’avez qu’à parler, et ma main sur-le-champ fera gloire d’exécuter l’arrêt que vous prononcerez.

La Princesse
Non, non, Prince, je ne vous sais pas mauvais gré de m’avoir abusée, et tout ce que vous m’avez dit, je l’aime bien mieux une feinte, que non pas une vérité.

Le Prince Iphitas
Si bien donc, ma fille, que tu veux bien accepter ce prince pour époux ?

La Princesse
Seigneur, je ne sais pas encore ce que je veux : donnez-moi le temps d’y songer, je vous prie, et m’épargnez un peu la confusion où je suis.

Le Prince Iphitas
Vous jugez, Prince, ce que cela veut dire, et vous vous pouvez fonder là-dessus.

Euryale
Je l’attendrai tant qu’il vous plaira, Madame, cet arrêt de ma destinée, et s’il me condamne à la mort, je le suivrai sans murmure.

Le Prince Iphitas
Viens, Moron. C’est ici un jour de paix, et je te remets en grâce avec la Princesse.

Moron
Seigneur, je serai meilleur courtisan une autre fois, et je me garderai bien de dire ce que je pense.


Scène 3

Aristomène, Théocle, Le Prince Iphitas, La Princesse, Aglante, Cynthie, Moron.

Le Prince Iphitas
Je crains bien, Princes, que le choix de ma fille ne soit pas en votre faveur ; mais voilà deux princesses qui peuvent bien vous consoler de ce petit malheur.

Aristomène
Seigneur, nous savons prendre notre parti, et si ces aimables princesses n’ont point trop de mépris pour les cœurs qu’on a rebutés ; nous pouvons revenir par elles, à l’honneur de votre alliance.


Scène 4

Philis, Aristomène, Théocle, Le Prince