Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/124

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Carthage laissa faire les Barcides. Comme ils ne demandaient plus à la cité ni prestations ni sacrifices, et qu’au contraire ils lui envoyaient .un excédant tous les jours; comme par eux le commerce carthaginois avait retrouvé_en Espagne tout ce`qu’il avait jadis perdu en Sicile et en Sardaigne, la guerre et l’armée espagnoles, signalées par d’éclatantes victoires et d’importants résultats, eurent bicntôt la popularité pour elles; au point que, dans les moments critiques, à la mort d’Hamilcar notamment, on se décida sans peine à envoyer de nombreux renforts d’Africains à l'armée d’au delà du détroit, Le parti de la paix, bon gré mal gré, se tut, ou se contenta, dans ses conciliabules ou ses communications avec ses amis à Rome, de rejeter la faute sur les officiers et sur la multitude.

Rome, non plus, ne tit aucun effort sérieux pour arrêter la marche des affaires en Espagne. Son inactivité tenait à plusieurs causes. La première et la principale était assurément son ignorance des faits. Il y avait loin de la grande Péninsule à l’Italie; en la choisissant, et non l’Afrique, comme il eut semblé possible de le faire, pour le théàtre de ses €lll«1‘C[)|’IS8S, Hamilcar avait calculé juste. Non que la République ajoutât foi aux explications fournies sur place à ses commissaires envoyés en Espagne, à l’assurance ·qu’on· lui donnait que tout ce qui se faisait là ne tendait qu’à procurer à Carthage les moyens de payer promptement les contributions de guerre mises à sa charge ; il eut fallu être aveugle pour ne pas voir. Mais des plans d’Hamilcar on n’entrevoyait sans doute que les résultats les plus proches, les compensations chcrchées et· trouvées ·à la perte des tributs et·du—con1me1·ce des -îles méditerranéennes. Quant à prévoir une attaque nouvelle de-la part des Carthaginois; quant à se croire menacé d’une invasion de l’Italie, avec l’Espagne‘-pour point de dé