Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/185

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I LES GUERRES D'H’ANNIBAL l8l ' faites, la défection des alliés, l’enlèvement des postes êt des magasins de l'arinée, et demandant des renforts pour la vallée du Pô et pour la Sicile,·à l’heure ,ou l’ltalie semblait perdue, et où Rome elleemême était ex- — posée presque sans défenseaux coups de'l’ennemi. Il fut · ' interdit ia- la foule de se rassembler aux portes: les oisifs de la rue et les femmes durent rentrer dans leurs mai? sons: le deuil pour les morts, limité a trente jours, n’in- _ " terrompit que pourpeu de temps les cérémonies du culte _ des dieux joyeux, d'oü étaient exclus les vêtements fua nèbres. (Tel était le nombre des soldats tués dans les derniers combats, que, dans presque toutes les familles, ` ` il y avait alors des funérailles!) — Pendantice temps, les légionnaires revenus sains et saufs du cbamp -de bataille, s’étaient réunis a Canusium sous les ordres de , deux vigoureux tribuns militaires, Appius Claudius et Publius Scipion, le fils. Celui-ci, par sa fière conte- ` nance et avec l'aide de ses fidèles camarades, tirant au besoin l'épée quand ne suffisaient pas les paroles,ira· i mena à des sentiments plus romains toute une bande de ` jeunes nobles, qui, désespérant dela patrie, trouvaient commode de demander leur salut à la mer. Le consul A 4 M. Varron vint aussi les rejoindre avec une poignée de sol- dats: peu àpeu deux légions environ se trouvèrentréunies, qui, après avoir subi la dégradation militaire par ordre du Sénat, furent réorganisées pour un service sans solde. _ Le géné1·al mal habile se vit ensuite rappelé à Rome · sous un prétexte quelconque, et le préteu1· Marcus — . Claudius Marcellus, soldat éprouvé des guerres de la _ _ Cisalpine, qui avait eu jadis mission de prendre la _ I flotte à Ostie et de la conduire en Sicile, vint se mettre à la tête des troupes. Pendant ce temps Rome fait les _ plus énergiques efforts. ll lui faut une nouvelle armée _ de combat. On demande aux Latins de venir au secours de la République dans lc péril commun. Rome donne