Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

. A l86_ ' LIVRE III, CHAPITRE vi ` I ` `et` avant tous le Sénat, encore est-il juste de dire que ' dans la gloire commune nul n'a eu de plus grande part V que Marcus Marcellus. V •· cnugaîzïîia Du champ de bataille de Cannes, Hannibal s'était V ` tourné vers la Campanie. Il_ connaissait Rome bien · ‘ "mieux que tous les naïfs des temps passés et modernes, . qui ont cru qu`il lui eutsuffi d'une·marche sur la mé- , tropole pour terminer d’un seul coup la lutte. Sans · doute, aujourd’l1ui la guerre se décirle'dans une grande . journée : mais jadis, l'attaque des places fortes n’était pas — . ‘ le moins du monde au niveau de la défense, et bien sou- I vent l'on a vu échouer au pied de leurs murailles tel 4 général complétement victorieux, la veille, en rase cam- — , pagne. Le Sénat et le peuple de Carthage n’étaient point comparables au peuple et au Sénat de Ron1e. L'expédi— tion de Régulus avait fait courir à Carthage de bien autres dangers que' la défaite de Cannes à sa rivale, et pourtant Carthage avait tenu bon et vaincu.— Quelle ap- _ parence que Rome `ouvrît ses portes devantHannibal, _ ou qu’elle se résignàt à subir une paix même hono- · rable? Donc, Hannibal, au lieu'de perdre son temps‘ ' dans de vaines démonstrations, ou de compromettre les _` ` résultats éventuels ou considérablesqnjill avait sous la main, en' assiégeant, par exemple,·_g:_le`s Cquelques deux v H `mille soldats réfugiés dans Canusiurnasëétait rendu tout droit à Capoue, avant que les Romains y eussent pu jeter garnison, et contraignant à une soumission dé- · iinitive la seconde métropole italienne, longtemps hési- A _ , ' ·tante. De là il pouvait espérer se rendre maître d’un des ‘ · _ ports campaniens, et y faire arriver les renforts que ses ` éclatantes victoires ne pouvaient manquer`d’arracher La ¤"°"¤_ même aux opposants dans sa patrie. — A la nouvelle l de sa manœuvre, les Romains quittèrent aussi la Cam- g , panie, n’y laissant qu’un faible corps détaché, et réu- nirent toutes les forces qui leur restaient su1· la rive `·