Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/113

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LITTERATURE ET ART 109 travaux la rédaction des annales ofliciellesde la ville, dressées en quatre-vingts livres, par les soins du grand pontife Publius Mucius Scœvola, consul en 624, et non ras sv. J.·c. moins fameux par sa science juridique *. Par cette publi- cation qui fait époque, Scœvola achève et ferme les grandes annales de Rome: aprèslui, s'arretent les notices sacerdotales, ou, du moins, alors que les chroniques particulières vont partout se multipliant, le livre pontifical a perdu désormais son importance littéraire. Mais toutes , ces annales, qu’elles s’annonçassent comme oflicielles ou privées, nfétaient autre chose que de pures compilations, . grossies de tous les matériaux contemporains, historiques ou quasi-historiques : exacteset sincères autant que faire se pouvait,elles allaient d’autant moins puiser aux sources, `. et de la forme elles n’avaient souci. Quoi qu’il en soit, · comme, jusque dans la chronique, la poésie touche à la ~ vérité, il y aurait injustice grande à imputer à crime à Nœvius ou à Fabius Pietor d’avoir suivi la meme route qu’Hécatée (II, p. 304), ou que Saxon le Grammairicn ¤. Mais ce fut aussi mettre ài rude épreuve la patience du lec- teur, que de vouloir plus tard bàtir des châteaux avec ces nuages en l’air. Il n’y eut point de si profonde lacune dans la tradition qu’on ne tentàt de la combler follement et en se jouant sous de plats mensonges, galamment rafti- nés et polis. Les chroniqueurs enfilent sans scrupule les éclipses du soleil, les chiffres du cens, les tableaux généa- logiques, lcs triomphes, remontant de l'année courante à l’an 4 de Home : ils vous donnent a lire l’an, le mois et le vu. jour de l'apothéose de Homulus: ils vous racontent que le roi Servius Tullius a triomphé sur les Étrusques, une pre- · nimis infans, neque perfecte diserta. » Brutus abrégea son histoire, et Salluste en loue la sincérité.] ‘ [ll s’agit ici du Scœvola qui périt dans les proscriptions de Sylla (V, pp. 319, 333: Cie. de Off. 3, 15; de Orut.1, 39; Brut. 89), et dont Cicéron avait suivi les leçons.] ` ' [L’historien légendaire des peuples scandinaves, qui écrivait au Xll° siècle de notre ère·] . , . .