Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/126

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t22 LIVRE IV, CHAPITRE XIII récente époque de la littérature française, Courier et Béranger dominent la multitude des nullités ambitieuses qui les entourent. Dans les arts plastiques et du dessin, les facultés productives de Rome, toujours médiocres, dorment aujourd’hui complètement inertes. Mais les gouts » littéraires et artistiques, purement passifs, sont en plein progrès; et de même que les Épigones politiques se con- tentent au vn¤ siècle de recueillir et d’utiliser l’héritage légué par leurs pères, de même ils se font assidus spectateurs au théâtre, aiment les lettres, sont connaisseurs en choses d’art, et par dessus tout collectionnent. De telles tendances ont leur avantage d’ailleurs : elles mènent aux études éru- - dites. Dans la jurisprudence, dans la philologie grammati- cale` et réelle, nous constatons un effort indépendant, intel- ligent; Les sciences se fondent à Rome z malheureusement si leur œuvre commence dans les temps que nous venons de parcourir, à la même date aussi correspondent les pre- miers et pauvres débuts, les premieres imitations de la poétique de serre. chaude, annonçant l’avènen1ent précoce _ de l’alexandrmisme romain. pans toutes les productions du siècle, on admire le poli, la correction, la méthode, choses inconnues au siècle antérieur; et ce n’était point sans raison que les lettrés et les dilettantes du jour tenaient en dédain leurs grossiers prédécesseurs. Mais tout en riant et se mo- quant de leurs essais inachevés ou informes, il fallait bien, à ceux memes qui comptaient parmi les plus habiles maitres nouveaux, se faire tout bas l’aveu que le printemps de la nation avait fini'. Peut·etre alors arriva-t—il a plus d’un de sentir se glisser comme un regret dans les replis silencieux de sa pensée ; peut·étre eut·il voulu recommencer, lui aussi, les aimables erreurs dos jeunes temps! .