Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/133

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_ LEPIDUS ET SERTORIUS 129 gardant leurs opiniàtres rancunes avec leur non moins opiniàtre puissance. La foule des rues était a son tour L¤;ràgt;êx;¤;r¤5 méccntente, ne voyant la liberté que dans les largesses de l’annone. Mais où la guerre couvait le plus acharnée, cT était dans les cités atteintes par les confiscations de Sylla': soit qu’il fallut aux expropriés , à ceux de Pompéi, par exemple, LCS ¤><rr¤rriës· » vivre cote à cote dans les mêmes murs et sur leurs domaines · réduits, avec les colons du dictateur, voués à d’éternelles querelles; soit que comme les Arrétins et les Volaterrans, ‘ restés en possession de leur territoire, ils vissent suspend ue' sur leurs tetes l’épée de Damoclès des coufiscations, au nom du peuple romain; soit encore que, comme en Etrurie, ils dussent errer en mendiants autour de leurs anciennes demeures ou en brigands au sein des forêts. Enfin les chefs démocrates qui avaient perdu la vie _au lendemain de la restauration, ceux quierraient misérables et emigrés sur Lès r¤>S¤=î*5 les cotes de Mauritanie, ou suivaient la cour ou l‘armée de tem sçaimm. Mitliridate, avaient tous laissé derrière eux leurs parents, leurs affranchis, et les ferments de la vengeance : selon les idées politiques du temps, encore dominées par les affinites exclusives,de la famille, c’était un devoir d’honneur * que ` de travailler de tous ses efforts au rapatriement des fugitifs qui lui appartenaient; et quant aux morts, il importait de faire abolir la note dïnfamie attachée à leur mémoire et à la V personne de leurs enfants, et de faire restituer leurs biens. Les fils des proscrits, surtout, dégradés à l’état de parms politiques selon la loi édictée par le régent (V, p. 250), ne "tenaient-ils pas de cette loi même l’excitation à la révolte contre l’ordre de choses actuel? Ajoutez à toutes ces fractions de t’armee des opposants la masse · énorme des hommes ruinés. La cohue brillante ou vile, Lcsgcnsruinés. ayant a cœur les jouissances élégantes de la vieou les ' basses orgies du commun peuple, les nobles personnages, • Veut-on un exemple caractéristique? Un maître célèbre de let- tres, l’affranchi Staberius Eros, recevait gratis a son cours les enfants des proscrits. · · vi 9