Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

_ LEPIDUS ET SERTORIUS A 153 _ . et étouffer la révolte dans son germe, mais la majorité trop lâche ne put se décider à commencer le combat. On tenta de se faire illusion aussi longtemps que possible, en · ._ transigeant, en faisant 'des concessions. L’annone fut ' rendue, sous la forme du rétablissement restreint des anciennes distributions des Gracques : on rentra pour cela, ` SHDS d0Lli8, dH.IlS les IUOVQDS ÈBPITICS (IGS ITICSU POS pI`H.liqllé6S au temps de la guerre sociale, c'est-à·dire que les partici- - pants à l’annone n’étaie`nt point tous les citoyens indis- 4 \iDC(8Il"l8fli, Il"lH.iS S8lllCmCDt les })iUS [)H|.1VI`CS, E111 l]0mi)I‘8 d’environ 40,000. Le taux des remises restant fixé, comme · sous les Gracques, à 5 modii par mois, pour le prix de 6 as 4/3 (2 3/4 Silbergros. = 35 à 40 centimes), le trésor , y perdait net 300,000 T/zalers (4,425,000 fr.) par ant. Ces demi—mesures, loin de donner satisfaction aux exi- gences de l’opposition, ne tirent qu’exciter son audace. Dans la capitale, elle marcha la tete haute, et s’arma de la i ‘ Licinianus rapporte sous l’année 676 (V, p. 415) 'que (Lepidus) 78 av. J.-C. legem frumentariam nullo rcsistente adeptus est, ul annonœ quinque modipopulo darentur. Il ressort de là que ce n’est pas la loi des consuls Marcus Terentius Lucullus et Gaius Cassius Varus (681), loi 73. mentionnée par Cicéron (in Verr. 3, 70, 136.`5, 21, 52), et par Salluste (Hist. 3, 61, 19, éd. Dietsch), qui aurait la première rendu les 5 boisseaux mensuels au peuple: elle n’aurait fait qu’assurer le · service des distributions en organisant les achats de blé en Sicile : peut-être aussi a-t-elle innové dans les détails. Il est sûr que la loi Sempronia (V, p. 53) permettait à tout citoyen domicilié à Rome de prendre part a l’annone: mais plus tard, ilfaut bien qu’on se soit _ écarté de ses dispositions; car comme le blé à délivrer chaque mois · allait un peu au delà de 33,000 médimnes, ou 198,000 modii _ — ` (= 1,733,490 lit.] (Cic. Verr. 3. 30, 72), il en faut conclure que 40,000 citoyens seulement le recevaient : or, bien certainement le nombre de ceux domiciliés dans la capitale était beaucoup plus con- _ sidérable. Cette importante réduction provient assurément des lois Octaviermes, qui à l’annone sempronienne abusive avaient substitué « une largesse plus modérée, moins lourde pour les caisses de l'Etat, n et tenant compte des nécessités du commun peuple ¤ (Cic. de 0/f. ~ 2, 21, 72; Brut. 82, 222. V. supra V. p. 210): la loi de 676 avait 78. · aussi admis le même taux. Mais la démocratie ne se tint pas pour satisfaite (Sall. loc. cit.), Quant a la perte qui résultait de là pour le trésor, je l’évalue à la somme indiquée plus haut, en tenant compte de ce que le blé avait au moins doublé de valeur (V, p. 53); et quand la- piraterie ou d’autres causes amenaient les hauts prix, le dommage devait s’accroître dans une proportion plus grande encore.