Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/166

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162 LIVRE V, CHAPITRE l ’ · campagnes obtenus, les Romains ne touchaient point encorele but; d° 680 °t w` et ils prirent leurs quartiers d’hiver, ayant devant eux_ la perspective peu consolante du renouvellement prochain et inévitable de leur travail de Sisyphe. Impossible de se cantonner dans la vallée de l’Ebre inférieur, vallée dévastée par tous, en_nemis et amis. Pompée alla passer l’hiver dans le pays des Vaccéens (autour de Valladolid); Métellus alla rt av. J,—c. en Gaule. Au printemps de 680, ils recommencent les opérations, renforcés qu’ils sont de deux légions fraîches V venues d'Italie. De batailles, il n’en est pas livré à vrai dire: ’ Sertorius se restreint à une lutte de guerrillas et de siéges. V · Dans le sud, Métellus réduit les cites qui tiennent encore , et pour supprimer jusqu’aux racines de la révolte, il · emmène avec lui toute la population mâle. Sur l’Ebre Pompée eut plus de mal. Pallantia (Palancla, au-dessus de Valladolid) qu’il assiégeait, fut débloquée par Sertorius : ' Sertorius le battit devant Calagurris, et il dut quitter le haut pays, quoique Métellus l’eùt rejoint pour investir a ` deux la place. — Métellus ayant été hiverner dans sa pro- `· vince, et Pompée dans la Gaule, la campagne qui s’ouvre va. en 681, suit les memes errements : toutefois Pompée peut se glorifier de quelques succes plus sérieux 2 il e«>¤tra1¤t· bon nombre de cités à quitter le parti des insurgés'. · stmute La lutte contre Serlorius durait depuis tantot huit ans, d§`,ï",Ãîî,_ sans qu’on en put entrevoir la fin. Elle faisait au Sénat un e tort immense. La fleur de la jeunesse italienne allait s’anéantissant dans les misères et les fatigues des guerres d’Espagne. Le trésor public, loin de s’enrichir, comme ` jadis, des richesses produites par la péninsule,avait à lui _ envoyer tous les ans des sommes énormes, nécessaires à la paie et au ravitaillement des armées; et ces sommes, on avait peine à les réunir. Quant à l’Espagne elle-meme, il va de soi qu’elle s’appauvrissait et se changeait en désert: 4 la guerre de l’insurrection, acharnée et cruelle, l'anéantis- sement quotidien de cités tout entières, y apportaient un arret désastreux à la civilisation romaine, si magnifique-