Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/168

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164 LIVRE V, CHAPITRE I sa petite guerre de partisans.· A cette heure meme, loin qu’on·put en entrevoir la fin, il semblait que >l’insurrection sertorienne 'allait s’allier avec d’autres révoltes, et grandir encore par les dangers qu’elle ferait courir.·A cette heure, , Rome combattait, sur toutes les mers avec les flibustiers, en Italie avec les esclaves rebelles, en Macédoine avec les . peuples du Bas·Danube, dans l’Asie-Mineure avec Mithri- date, encore une fois en campagne. Sertorius avait-il noué des intelligences complètes avec les ennemis italiotes et macédoniens de la République? Bien ne l'établit d'u11c façon précise: ce qui est sûr, c’est qu’il correspondait tous les jours avec les Marianiens d’Italie: c’est que depuis longtemps il était en alliance ouverte avec les pirates et le roi de Pontl Avec ce dernier meme, par l’intermédiaire des émigrés romains qui vivaient à sa cour, il avait conclu des arrangements: un traité récent et en bonne forme avait tout récemment consacré l’amitié réciproque du Pont ' et de l'Espagne. Sertorius laissait au roi les états—clients de l’Asie~Mineure, moins la province romaine d’Asie : il lui promettait un de ses meilleurs oiïlciers pour.commander ses troupes, et même une division de ses soldats. Le roi, U en revancbe, s'engagoait a fournir quarante vaisseaux et 3,000 talents (4,500,000 t/zal. = 46,875,000 fr.). Déjà, dans la capitale, les fortes têtes politiques se rappelaient ` les temps ou Philippe et Hannibal menaçaient l’Italie du · coté de l’est et du coté de l'ouest :` le nouvel Hannibal, disait-on, après avoir, comme l'ancien, subjugué l’Espagne par l’Espagne, n’allait-il pas bientot, plus rapide que , Pompée, descendre en Italie avec les hordes péninsulaires, appelant aux armes contre Rome et les Étrusques et les Samnites, comme l'avait fait jadis le Carthaginois? nmaem Comparaisons plus ingénieuses que vraies, heureuse- · de Ãîprtîîane `mentl Sertorius, il s’en fallait de beaucoup, n’était point ‘°S°"°‘l““· assez fort pour recon1mencerl’œuvre de géant d'Hannibal. La terre d‘Espagne, avec ses peuples et ses traditions, voilà le terrain de son succès: il était perdu s'illa quittait: