Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/192

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188 LIVRE V, CHAPITRE Il I . · qui pourraient commander et 'eonduire les armées et les · , ‘ flottes pontiques. Sertorius avait nommé ses représentants près la cour de Sinope les deux hommes les plus actifs parmi les émigrés d’0rient, Lucius Magius et Lucius , Fannius. Chez les pirates aussi, Mithridate trouva du secours. Ils s'étaient établis en nombre dans le royaume pontique, et gràce à eux il semble qu’il lui avait été'pos— · sible de constituer une force navale imposante, tant par le nombre que par la bonté des vaisseaux. Quoi qu’il en soit, son principal appui était dans sa propre armée 2 avec elle, il lui était permis d’espérer qu’il serait maître des posses- sions romaines d'Asie bien avant l'arrivée des légions. Et · puis, tout ne l`avorisait—il pas l'invasion par les soldats du Pont? Dans la province d’Asie ·les contributions imposées ‘ par Sylla avaient fait la détresse de l'argent : la Bithynie · se regimbait contre la nouvelle administration romaine : en Cilicie et en Pamphylie—la guerre dévastatrice à peine linie avait laissé un foyer tout pret à se rallumer. Les mu- nitions `ne manquaient pas. Les greniers royaux renfer- maient 2,000,000 de médimnes de blé. La flotte et les soldats étaient inuombrables et bien exercés. Les merce- naires Bastarnes, notamment, fournissaient une troupe _ choisie, de force à tenir tete aux légionnaires italiens. Donc cette fois encore, ce fut Mithridate qui prit l’olïensive. Un corps commandé par 'Diophantos entra en Cappadoce, pour y occuper les places fortes et fermer aux Romains la route du Pont. Au même moment, un ollicier envoyé par Sertorius, le propréteur Illarcusïllarius, entra en Phrygie ,- accompagné d’un général pontique nommé 'Eumac/ws : ils devaient soulever la province romaine et les gens du Taurus : quant à l’armée principale, qui comptait plus de 100,000 hommes avec 16,000 cavaliers, et 100 chars à faux, Taxile et Hcrmocmte la conduisaient, sous les ordres suprêmes du roi. Donnant la main ala tlotte de guerre formée de 100 voiles obéissant à Aristo- _ nicos, elle longeait la cote nord de l'Asie-Mineure, et