Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/194

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· i90 LIVRE V, CHAPITRE Il- · ment pénétré dans la province: nombre de villes lui ou- vrirent leurs portes: les familles romaines qui s’y étaient sa av. J.·c; fixées y furent passées au til de l’épée, comme en 666 : · les Pisidiens, les 'Isanriens et les Ciliciens se levèrent. A ce ` ` , moment la République n’avait point de soldats sur les lieux menacés. Quelqueshommes plus déterminés tentèrent bien par eux-memes d’empecher les massacres. Ainsi, par « exemple, à la nouvelle`de ces graves événements, le jeune ‘ Gains César quitta Rhodes, où il poursuivait ses études, et ‘se jeta,·avec quelques troupes ramassées en hâte, au devant des insurgés : mais que pouvaient ces trop rares volon- taires? Si le brave tétrarquedes Tolistoboïes, Gaulois établis autour de Pessinonte, si Dejotarus nlavait pas pris parti pour Rome, et combattu victorieusement les'géné· raux de Mithridate, Lncnllns, pour son début, aurait cu à reconquérir sur 1’ennemi tout le massif intérieur de la province. Il n’en dut pas moins perdre nn temps précieux à y rétablir le calme, à refouler l’ennemi vers la frontière; l et les modestes succès que put remporter sa cavalerie ne 4 compensèrent pas, tant s’en faut, ces premiers désavan- , _ _ tages. Sur la côte nord d’Asie-Mineure, les choses allèrent plus mal encore qu’en Pbrygie. Là la flotte et l'armée du Pont étaient complétement maîtresses do la Bithynie : le consul Cotta avec sa petite troupe et ses quelques vaisseaux I s’était réfugié à grande peine dans les murs et le port de V Les Romains Chalcédoine, ou Mitliridate le tenait bloqué. Toutefois, de “°'j;§’;f§“’ cette situation fàcheuse sortit quelque chose d'heureux Cl·¤l¤ë¤¤î¤¤· pour les Romains. En occupant l’armée pontique devant ` Chalcédoine, Cotta attirait Lncnllns à son secours, et pro- ` __ voquait ainsi la jonction de toutes les forces romaines. · La lutte pouvait se décider aussitot sans avoirà pour- ` chasser 1’enuemi jusque dans des contrées reculées, impru- ticables. Lucullus marcha en effet à Cotta. Mais celui—ci , ‘ rêvant une victoire remportée à lui seul et avant l’arrivée de son collègue, ordonne la sortie au chef de la flotte, Publius Rutélus Nudus. Elle n’aboutit qufa une sanglante