Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/211

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. LA RESTAURATION APRÈS SYLLA 207 « grandes vallées ii : il y aura amitié et alliance entre eux. Mais après ce qui`s’était passé, on ne pouvait guère compter sur le succès de ces tentatives. Phraate Vaima mieux tenir des Romains, par la voie d'un traité, la frontière de l’Eu- phrate, que de la recevoir des Arméniens; il avait tout avantage à assister tranquille à ce grand duel entre un A voisin abhorré, et d’incommodes étrangers. Mithridate se tournant alors vers les peuples orientaux réussit mieux` auprès d’eux 'qu’auprès des rois. Il ne lui fut pas difficile de leur montrer dans la guerre actuelle la lutte des nations de l’Orient contre les Occidentaux : le fait était vrai. Ce · fut même bientôt une guerre de religion; et le bruit se \ propageait que lîarmée de Lucullus allait marcher sur le temple de la Nanée ou Anaïtis persique, dans l’Elymaïde (le Louristan, auj.), le plus célèbre et le plus riche de tous les sanctua_ires des régions euphratécnnes ¤. Les Arabes, de près et de loin, vinrent en foule sa presser sous la bannière des deux rois, qui les appelaient à défendre l’Asie et les dieux contre l’agression d’étrangers impies. Mais l’événement avait fait voir qu’un simple ramasde hordes sauvages, quelque énorme qu’il fut, n'était point une force de combat; que loin de là, àles fondre dans l’armée, il y avait embarras pour les soldats façonnés à la A bataille et à la marche, et que c’était la les vouer à une commune destruction. Mithridate s’étudia principalement —à développer, à fortifier sa cavalerie, l’arme à-la fois la plus faible chez les Occidentaux, et la meilleure chez les Asiatiques : la moitié de sa _nouvelle armée d’élite était donc montée. Pour l’infanterie , il tria avec soin dans la masse des levécs forcées ou des recrues volontaires les 4 ' ' * Cicéron (de imp. Pump. 9, 23) n’a guère pu faire allusionà un autre temple qu’à celui du pays d'Elymaïs, le but ordinaire des incur- sions et des rausias des rois syriens et parthes (Strab. 16, 744: '·Polyb. 31, il : I Macchab. ti et aliàs): ce temple était le plus riche et vraisemblablement aussi le plus célèbre : en tous casjlne saurait être ici question du temple de Comana, ou de tout autre sanctuaire `8ppHI‘I8l]3Ilt HU I8I‘I‘ii0lI‘8 pontique.