Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/220

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2lG LIVRE V, CHAPITRE-I1 que l’un des consuls de Vannée suivante se rendrait en Grèce à l'expiration de sa charge, pour y exiger satisfac- tion aux demandes de la République, ou entamer aussitôt 68 M- J··C— la guerre. Ce fut en vertu de ce décret. qu'en 686 le pro- ' consul Quinta.: Métellus semontra dans les eaux crétoises. Mamma soumet Les villes de l’ile, et notamment les grandes cités de l° C'è'°' Gortyne, de Cnosse, de Cydonie, avaient décidé qu’elles se défendraient à outrance plutot que de subir des condi- tions excessives. Les Crétois étaient un peuple dégradé et ` pervers (IV, p. 370) : la piraterie était entrée dans leurs institutions publiques et dans leurs habitudes privées, - _ comme le brigandage sur terre était dans la tradition com- mune des Étoliens : semblables aux Étoliens dïailleurs par beaucoup de cotés et aussi par la bravoure, seuls avec eux, parmi les Grecs, ils luttèrent jusqu’au bout et non sans gloire pour le maintien de leurindépendance. En débarquant à Cydonie, avec trois légions, Métellus trouva devant lui, pour le recevoir, Lasthénès et Panarès et 24,000 hommes : il y eut combat en rase campagne. Les ' Romains demeurèrentvainqueurs après une chaude mêlée; mais les villes fermèrent leurs portes. Métellus dut les_ assiéger les unes après les autres. Cydonie se rendit la première: les débris de l'armée crétoise s’y étaient retirés: ` · ' l’investissement fut long. Enfin Panarès la rendit, contre promesse de libre sortie. Lasthénès, quelque temps avant, 4 ‘ avait pu s’échapper: Métellus alla pour la` seconde fois ` l’assiéger dans Cnosse. Quand la ville fut sur le point de ‘ succomber, il détruisit ses trésors, s’eufuit encore, et gagna ` d’autres lieux fortifiés, comme Lyctos et Eleutlzem. Il csnsv. fallut deux années entières à Métellus (686-687), pour ` soumettre toute l’île. Enfin l'heure sonna où cette poignée de terre grecque, encore libre, tomba sous l'irrésistible domination de Rome : comme elles avaient devancé toutes les autres cités helléniques dans l'établissement de leurs franchises locales et de l’empire des mers, les cités cré- - ' toises furent aussi les dernières, parmi tous les États grecs