Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/247

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CHUTE DE UOLIGARCHIE 243 moitié sera prise parmi les anciens présidents des tribus, · ou, comme on les appelait, parmi les tribuus du trésor [trtbuui œrarii], innovation qui renfermait en germe une concession plus ample faite a la démocratie, puisque - par la le tiers au moins des jurés criminels de l’album,— a l'instar des jurés civils du tribunal des ceutumvirs, était indirectement laissé au choix des tribus. Le Sénat dut vraisemblablement à Grassus et à ses amis de n’étre point · complètement expulsé de l'album. Il le dut aussi en partie à l'entrée des sénatoriens du juste milieu dans la coalitioni.- La loi elle-méme, il le faut dire enfin, avait été proposée par le préteur Lucius Cotta, frère du chef du parti séna— torial, mort tout récemment. . ' Autre réforme considérable. Le systeme de l’impot némimmm asiatique, tel que Sylla l'avait organisé, est à son tour dîîfîgîêîs abandonné (V, p. 359), dans cette meme année, je sup- pose : le gouverneur provincial Lucius Lucullus est invité _ a rétablir les fermes, cette création de Gaius Gracchus. Ainsi se trouve rouverte pour la haute finance une source · abondante de puissance et de richesse. `Enfin la censure est Restauration non seulement réinstituée; mais, suivant toute apparence, de '° °e"“'°‘ elle ressuscite sans l’ancienne limitation de la charge à I dix-huit mois de durée. Les censeurs, quand ils le juge- ront nécessaire, pourront se continuer désormais durant les cinq années du 'lustre [lustrum], ce qui s’était fait, disait—on, au temps jadis, et ce qui s’était fait au début· pour les deux premiers censeurs, à en croire les annales, falsifiées dans un intérêt démocratique.'A l’élection, que les consuls fixerent à une époque rapprochée de leur , _ entrée en charge, on vit, comme pour bafouer le Sénat, sortir les noms des deux consuls de l’an 682,_Gnœus 72 sv. J·—C· Lentulus Glodianus, et Lucius Gellius. Ils avaient, on se le rappelle, misérablement conduit la guerre contre A Spartacus (p. 223), si bien qu’alors il avait fallu les éloigner de l’armée. Évidemment, dans la main de tels hommes, tous les moyens, tous les leviers de l’austère magistrature