Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/248

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244 LIVRE V, CHAPITRE III ` allaient,ètre mis au service des puissants du jour, ou dirigés contre le régime sénatorial. Ils rayerent des listes de la Curie la huitième partie de ses membres, pour le moins, au nombre de soixante-dix : on comptait parmi les exclus ce Gaius‘Antonius, jadis inutilement accusé par 71 av. J·-C- César (p. 236), le consul de l’an 683, Publius Leutulus ` C Sum, et probablement aussi quantité des créatures exéerées de Sylla. V I Ainsi, pour les institutions les plus essentielles, l'année 1<>· 684 ramenait au systeme qui avait précédé les ordon- La ¤¤¤¤¤î¢¤t nances de Sylla. Comme autrefois, la multitude romaine nouvelle. ; . . . . était nourrie aux frais du trésor public, c’est-à~dn·e, aux , frais des provinces : comme autrefois, le tribunat donnait ' lettre de marque à tout démagogue pour courir sus au régime politique : comme autrefois, l’aristocratie de l’ar- , gent, maîtresse de la ferme des impots, pesant par le controle judiciaire sur les gouverneurs des provinces, et plus forte que jamais, portait haut la tete à coté du . — · pouvoir : comme autrefois enfin, le Sénat tremblait devant le verdict des jurés de l'ordre équestre , et devant le blame ' censoral. Les démolisseurs avaient renverséà terre le système fondé par Sylla sur l’annulation politique de l’aris— tocratie marchande et de la démocratie, et sur la toute- puissance de la noblesse! A l'exception de quelques détails secondaires, auxquels .il ne fut touché que plus tard _' (citons le droit de cooptation que Sylla avait rendu aux colléges sacerdotaux: V, p. 364), il ne restait plus rien de l’organisation politique du dictateur, si ce n’est les con- cessions qu'il avait spontanément faites à ,l’opposition, , comme l’appel de tous les Italiques en masse au droit de - cité romaine; si ce n’est encore certains arrangements sans couleur de parti, auxquels, pour cette raison, les · démocrates intelligents ne pouvaient rien trouver à redire, tels que les restrictions apportées aux aifranchissements, la répartition des provinces de magistrature, et les inno- vations matérielles dans le droit criminel. '