Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/255

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CHUTE DE UOLIGARCHIE 251 ' Quelque désirable qu’il fùt a leurs yeuxde mettre fin au· gouvernement sénatorial, une telle révolution 'apportait bien moins .la victoire à leur parti que le triomphe à leur _ _ trop puissant allié. Ne pouvait-il pas facilement se changer en un ennemi mille fois plus dangereux ·que les sénateurs? En poussant, deux ans avant, au licenciement de l'armée d’Espagne et à la retraite du général, on n’aurait donc conjuré les périls du moment que pour les voir ressus- citer plus grands, plus imminents, avec ce méme Pompée l — devenu le commandant en chef des armées d’0rient. Quoi qu’il en soit, Pompée, cette fois, mit la main sur le pouvoir, ou laissa ses amis agir pour lui. L’année 687 cv av. J.-C,. vit pgoposerdeux lois : l'une, outre le licenciement, depuis Chatedupouvoir longtemps réclamé par les démocrates, de tous les soldats ‘îÑ;,°$;`I‘ de l’armée d’Asie qui avaient fait leur temps, exigeait le . rappel du général Lucius Lucullus, et son remplacement par l'un des consuls du moment, Gaius Pison, ou Manius _ Glabrio; l'autre reprenait, en leur donnant plus d’ex— , tension, les projets agités sept ans avant dans le Sénat, _ pour balayer la piraterie. .Elle ordonnait que le Sénat désignat un général unique choisi parmi les consulaires, . ayant seul le commandement supreme des mers méditer- _ ranéennes, depuis les colonnes d’Hercule jusqu’aux ri- vages de Syrie et de Pont, et sur toutes les cotes jusqu’à 50 milles (10 milles allemands = 20 lieues) dans les terres, en y exerçant ses pouvoirs de concurrence avec lesgouverneurs locaux. Il serait nommé pour trois ans. Il aurait un état-major tel qu’on n’en avait jamais vu, vingt-cinq lieutenants, tous sénatoriens, tous ayant les . insignes et les attributions des préteurs, et deux caissiers d'armée ayant les droits des questeurs. Les choix appar- tenaient exclusivement au général en‘chef. On l’autorisait à lever jusqu’à 120,000 fantassins, 1,000 cavaliers, 500 vaisseaux de guerre; à user sansÈ_contr0le, à telles fins, de toutes les ressources des provinces etdes pays clients : de—plus on lui confiait sur l’heure toute la flotte actuel-