Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/256

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l Y · I v ' » 26*2 LIVRE V, CHAPITRE 111 lement prète, et `des troupes déjà nombreuses. On mettait , à son service toutes les caisses publiques dans Romeet ‘ - _ dans les ·provinces, toutes les caisses des cites sujettes;' et, malgré la détresse financière du moment, on lui versait comptant 114,000,000 de sesterces (11,000,000 de thai. = 41,250,000 fr.), _ De tels projets de loi, celui surtout qui avait trait`à la guerre contre les pirates, entrainaient la ruine du gouver- - nement sénatorial. Dans le cours ordinaire des choses, les hauts magistrats, régulièrementélus par le peuple, étaient en méme temps les généraux de ses armées; et quant aux _ _ magistrats extraordinaires, il leur fallait aussi, dans la règle stricte, l’assentiment populaire pour exercer' le commandement :·mais, dès qu’il s’agissait de Pimpe- rium unique, les comices n’avaient plus l’autorité -di- recte constitutionnellement parlant ;· et il avait fallu _ jusqu’ici pour qu`ils intervinssent de façon ou d’autre, ou une motion du Sénat, ou une motion de l’un des magis- trats que leur fonction appelait aussi au commandement militaire : alors seulement, ils avaient voté sur la collation des pouvoirs exceptionnels. Depuis la fondation de la Répu- blique, le Sénat en cas pareil avait toujours eu le premier et le dernier mot; et avec le cours des siècles sa prérogative s'était confirmée et fait accepter. La démocratie avait eu beau résister: dans les circonstances memes les plus graves, lorsqu’il s'était agi, par exemple, de conférer le comman- 107 av. J.·c. dement de la province d’Afrique a Gains Marius (617 : V, p. 112), la loi·constitutionnelle avait été suivie, et l’on avait vu le magistrat régulier appelé au géneralat par une loi régulière, etchargé par elle dela conduite spéciale de l’expe- dition alors projetée. Aujourd’hui c’était un simple parti- ' culier que le peuple allait, à titre extraordinaire, investir de la puissance supreme, en lui assignant une compétence que seul il réglait. En la forme, et par mode d'atténuation, - V il était bien dit que la nomination seraitfaite par le Sénat et dansles rangs des consulaires : mais si on lui laissait le ·