Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/260

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256 LIVRE V, CHAPITRE II1 · fallait encore rester ses alliés, si creuse que fut l’Z1lllHHC€·I du moins l’0ccasion s'otfrait de renverser enfin le Sénat, et cette fois pour toujours. Cessant d’ètre l’opp0sition pour devenir le pouvoir, ils comptaient sur l’avenir pour le reste, et aussi sur la faiblesse de caractere de Pompée. On vit donc se remuer en faveur du projet de -loi tous les . principaux `du parti, et le préteur Lucius Quinctius, le meme qui, sept ans avant, avait travaillé au rétablissement de la puissance tribunicienne (p. 235), et Gaius César, depuis peu sorti de la questure ·. _ ' Les classes privilégiées étaient furieuses, non pas seu- ' lement la noblesse, mais encore l’aristocratie marchande, ` , car celle~ci voyait de même ses privilèges menacés par une revolution aussi fondamentale, et elle eût voulu rentrer sous la clientele protectrice du Sénat. Quand Gabinius, sa motion faite, revint dans la Curie, il s’en . fallut de peu que les peres conscrits ne l’étranglassent de leurs propres mains, oubliant dans leur colere quel mal pouvait sortir de ce mode sommaire _de discussion. Le tribun s'enfuit au Forum , et déjà il excitait la foule à prendre la Curie d’assaut: heureusement la séance avait 4 été- levée. Le consul Pison, le champion de l'aristocratie, tomba sous la main des émeutiers. Ils l’auraient sacrifié à leur rage si Gabinius, qui survint, craignant de compro- mettre son succès certain par un attentat horsde saison, Ã ne l’eüt pas aussitot délivré. L’irritation du peuple n’en continua pas moins, trouvant même un aliment nou- veau dans la cherté des blés, dans les- nombreuses et folles rumeurs qui couraient. On se racontait que Lucius Lucullus, détournant l’argent destiné à la guerre d’Asie, en avait placé à Home, partie à gros intéret, et tenté d’en , employer partie à corrompre le préteur Quinctius, et à le détacher de la cause du peuple. On racontait que le Sénat préparait à Pompée, a au second Romulus, » le sort du · ‘ [V. la Vie de J. César, I, p. 294.]