Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/279

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POMPEE EN ORIENT I 275 rude araire en bois, sans le soc de fer des occidentaux. Ils îgnoraient la monnaie, et ne savaient pas nombrer au-delà de cent. Chacune de leurs peuplades (on n'en ` comptait pas moins de vingt-sept) avait son chef et son L dialecte. Bien plus nombreux que les Ibères, les Albaniens n’eussent pu, néanmoins, se mesurer avec leurs courageux voisins. D’ailleurs, même manière de se battre chez les deux nations : ils se servaient des flèches et autres armes légères de jet, qu’ils lancaient comme les Indiens sur l’ennemi, en se dérobant derrière les arbres, ou perchés au sommet des branches, Les Albaniens avaient aussi des _ . cavaliers nombreux, recouverts, comme les Mèdes et les Arméniens, de lourdes cuirasses, de brassards et de jambières. Les deux peuples vivaient au milieu de leurs champs, de leurs pàturages,—dans la plus complète indé- pendance, et cela` depuis un temps immémorial. La nature a placé le Caucase, ce semble, entre l’Europe et l’Asie, comme une digue contre les déluges des peuples : là, s’étaient arretées jadis les armes de Cyrus et celles d'Alexandre: là, les Romains avaient devant 'eux la grande muraille que ses habitants se disposaient à bra- ~ vement défendre. Les Albaniens apprennent avec effroi Victoire _. . . ' . de Pompée sur qu’au prochain printemps le général de la République 1,,, ,m,,,,,,,,,,_ veut franchir leurs montagnes, et poursuivre au-delà le roi du Pont, car Mithridate, dit-on, passe l’hiver à Dies- ' curmde (lskourïah entre Soukoum-Kaléh et Ana/sli) sur la mer Noire. Aussitôt, sous la conduite de leur prince Oroïzès, ils s'ébranlent en plein hiver (688-689), franchis- 66-65av.J.·C. sent le Kour, et se jettent sur les Romains, alors partagés en trois divisions pour vivre plus facilement, et commandés . par Quiutus Mctcllus Celer, par Lucius Flaccus et par Pompée en personne. Celer, sur qui tombe la principale attaque, tient vigoureusement; et Pompée, après s’étre débarrassé des hordes quise sont attaquées à lui, poursuit , jusque sur le fleuve les Barbares partout battus. Le roi des Ibères, Artocès, se tient coi, et promet aux Romains