Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/280

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276 _ LIVRE V, CHAPITRE IV _ vmm paix et amitié; mais Pompée sait qu’il arme en secret, et Sm l°° mm' qu’il se propose de l’attaqner dans les défilés du Caucase. 66 ¤v· —'··C· Dès les premiers jours du printemps de 689, avant de se remettre à lapoursuite de Milhridate, il marche sur les deux citadelles d’Harm0zica (üoroumzic/z ou Armazi) et _ -de Seusamora (Tsoumar), situées à une lieue l’une de l’autre, et qui commandent, nn peu au-dessus de l’empla- cement actuel de Tijlis, les deux vallées'du Kou1· et de l’Aragua, son affluent, en méme temps qufelles ferment l’unique passage allant d’Arménie en Ibérie. Artocès, surpris par l’ennemi à l’improviste, brûle les ponts au ` plus vite, et tout en négociant se retire dans l’intérieur. Pompée s’empare des deux forteresses,'et donne la chasse aux Ibères jusque sur l’autre rive, espérant les contraindre ` à mettre aussitot bas les armes. Mais Artocès recule toujours : il nc fait halte que sur les bords du Péloros : là, il lui faut ou se rendre ou se battre. Contre le choc des ` légions, les archers ibères ne tiennent pas pied un mo- ment : le Péloros est franchi; alors Artocès subit les conditions dictées par le Romain, et envoie ses enfants Pompée comme otages. Ces choses faites, Pompée, conformément en Colchide. , a son plan, se rend du pays du Kour dans la vallée.du Phase, par le col de Sampana [Champani, en Iméritie], . et de là longeant le fleuve, arrive à la mer Noire, où la flotte de Servilius l’attend sur la cote de Colchide. C’était une témérité presque sans but, que de conduire et l’armée et les vaisseaux vers ces rivages légendaires. Les marches que l’on venait de faire dans des pays inconnus, au milieu- de peuplades presque toutes hostiles, n’étaient rien, com- parées à celles que l’on avait devant soi. Admettant que l’on reussit à franchirles longues étapes qui séparent l’embouchure du Phase de la Crimée, au travers de _ nations barbares, aussi pauvres que guerrières, soit sur des eaux inhospitalières et non fréquentées, soit_ le long d’une cote, où parfois les montagnes tombent à pic dans la mer, et où il eût fallu, bon gré mal gré, remonter sur V