Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

278 LIVRE V, CHAPITRE 1V ' a pied, et de l2,000 cavaliers, y compris les contingents venus des steppes d’au-delà du Caucase. Les Albaniens, du reste, croyaient n'avoir à faire qu’à la cavalerie ro- maine, sans quoi ils n’eussent point osé combattre : mais I Pompée avait masqué son infanterie par sa cavalerie, et celle-ci s’eil`acant, on vit tout-à·coup derrière elle les masses profondes-des légions. La melée fut courte; l’armée 4 des Barbares se dispersa dans les bois, que Pompée fit envelopper et incendier. Les Albaniens alors de demander la paix : puis, à l’exemple des autres peuples plus puis- sants, toutes les tribus d'entre le Kour et la mer Caspienne - concluent aussi leurltraité avec Pompée. Pour un moment, l’on vit les Albaniens, les Ibères et les autres nations vivant au pied ou à l’intérieur du Caucase méridional, entrer dans la dépendance de Rome. Mais quant à celles d'entre le Phase et le Mœotis, Colchidiens, Soancs, Hénioques, Jazygcs, Ac/zéens; quant aux Bastarnes, placés plus loin, bien que leurs noms figurent dans la liste des peuples soumis par Pompée, il est manifeste qu’on ne put prendre leur soumission au sérieux. Le Caucase avait retrouvé sa place dans l’histoire universelle; il marquait la limite de _ l’empire romain, comme jadis il avait été celle de l’empire perse etghellénique. Mimaasîs Mithridate était laissé à lui-mème et à sa destinée. De, àP“"°°m°'· mème qu’autrefois son aieul, le fondateur du royaume du Pont, échappé aux séides d'Antigone, avait mis le pied en fugitif sur les terres de son empire futur, de même le petit—üls avait franchi sa frontière, tournant le dos à ses conquêtes et a celles de ses pères. Mais les destinées sont rapides et variables en Orient au-delà de toute mesure; et nul plus souvent que le vieux sultan de Sinopenïavait gagné et perdu au ,jeu de dés capricieux de la fortune. Sur le soir de sa vie, pourquoi ne se serait- il pas flatté d’un nouveau retour rendant l’essor à sa grandeur? La seule chose stable n'est-ce point le per- pétuel changement? Les orientaux avaientjusqu’au` fond