Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/298

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2% LIVRE V, CHAPITRE IV nsmeiés mc L'occupation de la Syrie, en créant à la République tant 1°“P""h°“' de contacts nouveaux avec des peuples sans nombre, Àrméniens, Ibères, Bosphoriens et Nabatéens, lui créait y ah voisinage bien autrement sérieux, je veux parler du royaume des Parthes. La diplomatie romaine s’était montrée facile avec Phraate, quand les États pontique et V arménien étaient debout et puissants; Lucullus et Pompée lui—méme avaient, sans difficulté, reconnu à ce roi la ` possession indisputée des pays d’au—delà de l’Euphrate (pp. 206, 269) : Rome n'en était pas moins une menace pour les Arsacides. En vain Phraate, à la façon des rois, se rejetait dans l’oubli de ses fautes, il entendait retentir , à ses oreilles ces paroles prophétiques de Mithridate: a l'alliance du Parthe avec les Occidentaux, en préparant »> la ruine des empires des peuples de sa race, prépare » aussi la sienne! » Unis entre eux, les Romains et les Parthes avaient abattu l'Arménie : mais cela fait, Rome, fidèle à sa vieille politique, allait changer de role, et fa- - voriser l’ennemi humilié aux dépens de son puissant complice. Ainsi s'expliquent les prévenances étranges de Pompée envers le vieux Tigrane : son fils, l’afïidé et le gendre du roi des Parthes, est au contraire le prétexte d'une injure directe : par ordre du proconsul, il est arreté avec tous les siens, et on ne le rend point à la =liberté, même quand Phraate s’interpose auprès du général, son - ami, en faveur de sa propre fille et de l’époux de celle-ci. ` Ce n’est pas tout : Phraate aussi bien que Tigrane élevaient des prétentions sur la Gordyène : Pompée la fait occuper par les soldats romains dans l’intérèt de Tigrane : il expulse auydelà des frontières du pays les Parthes qui s’y trouvent établis, et les fait poursuivre jusqu’à Arbelles en Adiabène, sans prèter même l'oreille aux observations du ce av. .1.-0. cabinet de Ctésiphon (689). Chose bien plus grave encore, A. il scmble ne plus vouloir respecter la ligne_de l'Euphrate, que les traités ont reconnue. Tous les jours les divisions romaines, en marchant d’Arménie en Syrie, passent au