Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/297

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POMPÉE EN ORIENT - 293 · du Pont, avait été déclarée libre etindépendante. Du coté Guerre come des Nabatéens, les succès étaient moins décisifs. Arètas, M Nmtém leur roi, obéissant aux injonctions des Romains, avait évacué la terre juive : mais Damas _ restait dans ses _ mains, et nul soldat de la République n’était encore entré · dans la région nabatéenne, Soit que de ce coté aussi _ Pompée nourrit une pensée de conquête, soit que tout au · moins il voulüt faire voir à ce nouveau voisin placé dans la région arabique que désormais les aigles romaines dominaient sur |’Oronte et le Jourdain, et que les temps _ n’étaient plus où chacun pouvait impunément ravager la Syrie comme une terre sans maitre, il dirigea, en 694, sa av. J.·c. · une expédition sur Pétra. Mais pendant qu’il est en marche, voici que les Juifs se révoltent : il laisse alors, et probablement sans trop de regret, le commandement à Marcus Scaurus, qui lui succédera dans la dilïicile en- treprise tentée contre la ville nabatéenne, au loin perdue dans les déserts ¤. Celui-ci, à son tour, se vit bientot forcé à revenir en arrière, sans avoir rien fait. 1l se contenta de guerroyer dans le désert sur la rive gauche du Jourdain, où il avait l’appui des Juifs : ses succès .d’ailleurs ne furent d’aucune importance. En fin de compte, Amipater Flduméen, l'habile ministre de Judée, sut persuader à Arètas d’acheter à prix d’or, au légat romain, son main- _ tien en possession de toutes ses conquêtes, y compris même Damas ; la paix fut conclue, et les`médailles de ` Scaurus représentent le roi nabatéen tenant un chameau par la bride, et offrant à genoux la branche d’olivier au général de Rome. ‘ Orose (6, 6) et Dion (37, 15), tous deux selon Tite Live évidem- ment, mènent Pompée jusqu’à Pétra, dont il s'empare, et ensuite jusqu'a la mer Rouge : mais Plutarque (Pomp. L1, 42), confirmé en cela par Florus (1, 39) et par Josèphe (14, 3, 3 et L), enseigne au ' contraire qu’ayant reçu la nouvelle de la mort de Mithridate alors _ qu’il était en marche sur Jérusalem, il quitta la Syrie pour revenir ' dans le Pont. Le roi Arètas figure aussi parmi les vaincus dans les bulletins de Pompée, ce qui s’explique par le fait de la retraite à laquelle il fut contraint après la levée du siége de Jérusalem.